Le commerce de détail constitue un véritable tremplin professionnel, ses métiers étant nombreux à être ouverts aux candidat·es sans qualification, qui peuvent ainsi monter en compétences et évoluer dans un secteur d’activité lui-même en pleine mutation. Pourtant, ces opportunités ne trouvent pas suffisamment preneurs et preneuses sur le marché de l’emploi et le retail souffre d’un manque de personnel, parfois criant pour certains métiers et à certaines périodes (comme par exemple à l’occasion des ventes de fin d’année). Comment réagir à cette situation, en attirant davantage, mais aussi en fidélisant les recrues ? Quelques pistes de réflexion…
Marché de l’emploi du retail : des tensions qui
s’accentuent
Fortement impacté par la crise sanitaire qui a entériné un changement
profond des modes de consommation,
le secteur du commerce de détail est actuellement en pleine mutation
(omnicanalité, amélioration et enrichissement de l’expérience client,
diversification des services offerts, etc.).
Un développement indispensable, qui s’appuie notamment sur un besoin
accru en personnel. En 2023, les prévisions de recrutements étaient en effet encore en hausse,
atteignant près de 237 360 projets (1). Pourtant,
54 % de ces projets se heurtent toujours à des difficultés importantes de
recrutement, cet indicateur enregistrant une augmentation de 7
points par rapport à l’année précédente…
Parmi les métiers les plus recherchés dans le commerce de détail figurent
(1):
-
Les employé·es de libre-service (54 % de recrutements
difficiles)
-
Les vendeurs et vendeuses en habillement, articles de
luxe, de sport, de loisirs et de culture (46 % de recrutements
difficiles) ;
-
Les caissiers et caissières (45 % de recrutements
difficiles).
Les métiers de bouche font aussi particulièrement défaut :
en tête de liste, les bouchers, dont 78 % des projets de recrutement
s’avèrent problématiques (1).
> À lire aussi : Métiers pénuriques : comment attirer davantage les
candidats ?
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Attirer les candidat·es vers les métiers du retail : quelles
sont leurs attentes ?
Si la grande distribution est historiquement marquée par un turn-over
important,
ce phénomène touche aussi désormais les commerces de proximité, et plus
particulièrement le domaine du retail. Horaires décalés, travail le week-end, contact constant et parfois éprouvant
avec le client, mais aussi
saisonnalité d’une grande part des emplois proposés (30,2 % en 2023
(1)) participent de plus en plus à lasser le personnel en poste
et à décourager les nouvelles candidatures.
Pour autant, selon un sondage conduit en juin 2022 auprès de vendeurs, de
vendeuses et de managers travaillant en commerces de proximité, 85 % aiment
leur métier (2) ! Malgré cela,
68 % seulement s’estiment heureux au travail… Leurs déceptions relèvent principalement d’un niveau de rémunération jugé
insuffisant (48 %), des mauvaises relations entretenues avec leurs managers
(46 %) ou encore d’une difficulté à concilier vie professionnelle et vie
personnelle (41 %).
Parer à la pénurie de personnel en attirant davantage les postulant·es, et
surtout en les fidélisant, suppose donc de mieux répondre à ces nouvelles
exigences métiers, notamment à travers :
> À lire aussi :
Comment fidéliser les intérimaires qui travaillent pour votre entreprise
?
L’alternance constitue aussi un levier RH particulièrement efficace,
dès lors qu’il est mobilisé à bon escient. Selon une étude conduite par l’Observatoire prospectif du commerce
(3), 82 % des alternant·es embauché·es dans ce secteur disent
souhaiter continuer à y travailler au terme de leur formation. Cet
indicateur est toutefois tiré à la hausse par certains « secteurs
passions » (par exemple l’optique-lunetterie pour lequel il s’élève à 98
%), et se situe plus fréquemment à hauteur de 75 % dans les autres, par
exemple dans le cadre du commerce de détail alimentaire ou du commerce
de l’habillement.
Et dans les faits, 66% seulement des
alternant·es continuent à travailler dans le commerce une fois
diplômé·es(dont la moitié pendant 2 ans et plus).
Une situation en partie due aux entreprises, dont seuls 60 %
recrutent leurs alternant·es à l’issue de leur contrat (69 % pour les grandes entreprises, et 41 %
pour les TPE-PME). Mobiliser l’alternance non
pas seulement comme un moyen de recrutement à moindre coût, mais avant
tout comme un levier de pré-embauche constitue donc un enjeu
aujourd’hui décisif, d’autant plus pour les métiers en tension.
> Pour aller plus loin : Recruter en alternance : une stratégie RH
porteuse de sens
Commerce de proximité ou de détail, emploi permanent ou temporaire,
recrutement ponctuel ou volumique : appuyez-vous sur l’expertise
d’Adecco pour faire de vos projets de recrutement des succès, en
alternance, intérim, CDI ou CDD.
(1)
Pôle Emploi, Enquête Besoin de main-d’œuvre 2023.
(2)Cabinet Retail Management Services, Baromètre Social Retail
juin 2022, conduit auprès de 1172 vendeurs et managers.
(3) Observatoire prospectif du commerce,
L’alternance dans les branches du commerce, juin 2021, enquête conduite auprès de 700 entreprises, 126 centres de
formation, et plus de 600 alternants et anciens alternants.