Le commerce de détail constitue un véritable tremplin professionnel, nombreux étant ses métiers ouverts aux candidat·es sans qualification qui peuvent ainsi monter en compétences et évoluer dans un secteur d’activité lui-même en plein développement. Pourtant, ces opportunités ne trouvent pas suffisamment preneurs sur le marché de l’emploi et le retail souffre d’un manque de personnel, parfois criant pour certains métiers et pendant certaines périodes (comme par exemple à l’occasion des ventes de fin d’année). Comment réagir à cette situation, en attirant davantage mais aussi en fidélisant les recrues ? Quelques pistes de réflexion…
Marché de l’emploi du commerce : des tensions qui
s’accentuent
Fortement impacté par la crise sanitaire qui a entériné un changement
profond des modes de consommation,
le secteur du commerce de détail est actuellement en pleine mutation
(omnicanalité, amélioration et enrichissement de l’expérience client,
diversification des services offerts, etc.). Un développement indispensable, qui s’appuie notamment sur un besoin
accru en personnel. En 2022, les prévisions de recrutements sont en effet encore en hausse,
atteignant près de 251 000 projets (1).
47 % de ces projets se heurtent toutefois à des difficultés importantes
, cet indicateur enregistrant une augmentation de 18 points par rapport à
l’année précédente…
Parmi les métiers les plus recherchés figurent (1) :
-
Les employé·es de libre-service (43 % de recrutements
difficiles)
-
Les vendeurs et vendeuses en habillement, articles de
luxe, de sport, de loisirs et de culture (39 % de recrutements
difficiles) ;
-
Les caissiers et caissières (38 % de recrutements
difficiles).
Les métiers de bouche font aussi particulièrement défaut
, notamment dans la grande distribution : en tête de liste, les bouchers,
dont 78 % des projets de recrutement s’avèrent problématiques (1).
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Métiers pénuriques : comment attirer davantage les candidats ?
Attirer les candidat·es vers les métiers du retail : quelles
sont leurs attentes ?
Si la grande distribution est historiquement marquée par un turn-over
important, ce phénomène s’accentue aujourd’hui et touche aussi le commerce de
proximité. Horaires décalés, travail le week-end, contact constant et parfois
éprouvant avec le client, mais aussi saisonnalité d’une grande part des emplois proposés (33 % en 2022 (1))
participent de plus en plus à lasser le personnel en poste et à décourager
les nouvelles candidatures.
Pour autant, selon un sondage conduit en juin 2022 auprès de vendeurs, de
vendeuses et de managers travaillant en commerces de proximité, 85 % aiment
leur métier (2) ! Malgré cela, 68 % seulement s’estiment heureux au travail… Leurs
déceptions relèvent principalement :
-
D’un niveau de rémunération jugé insuffisant (48 %) ;
-
Des mauvaises relations entretenues avec leurs managers (46 %) ;
-
D’une difficulté à concilier vie professionnelle et vie personnelle (41
%) ;
-
D’une mauvaise ambiance au sein de leur équipe (36 %) ;
-
Du manque de perspectives d’évolution de carrière (30 %).
Parer à la pénurie de personnel en attirant davantage les postulant·es et
en les fidélisant, suppose donc de mieux répondre à ces nouvelles exigences
métiers, notamment à travers :
> À lire aussi :
Comment fidéliser les intérimaires qui travaillent pour votre
entreprise ?
L’alternance constitue aussi un levier RH particulièrement
efficace, dès lors qu’il est mobilisé à bon escient.
Selon une étude conduite par l’Observatoire prospectif du commerce (3), 82 % des alternant·es embauché·es dans ce secteur
disent souhaiter continuer à y travailler au terme de leur formation.
Cet indicateur est toutefois tiré à la hausse par certains « secteurs
passions » (par exemple l’optique-lunetterie pour lequel il s’élève à
98 %), et se situe plus fréquemment à hauteur de 75 % dans les autres,
par exemple dans le cadre du commerce de détail alimentaire ou du
commerce de l’habillement. Et dans les faits,
66 % seulement des alternant·es continuent à travailler dans le
commerce une fois diplômé·es(dont la moitié pendant 2 ans et plus).
Une situation en partie due aux entreprises, dont seules 60 %
recrutent leurs alternant·es à l’issue de leur contrat (69 % pour les grandes entreprises, et 41 %
pour les TPE-PME).Mobiliser l’alternance non pas seulement comme un moyen de
recrutement à moindre coût, mais avant tout comme un levier de
pré-embauche
constitue donc un enjeu aujourd’hui décisif, d’autant plus pour les
métiers en tension.
> Aller plus loin :
Recruter en alternance : une stratégie RH porteuse de sens
Commerce de proximité ou grande distribution, emploi permanent ou
temporaire, recrutement ponctuel ou volumique : appuyez-vous sur
l’expertise d’Adecco pour faire de vos projets de recrutement des
succès, en alternance, intérim, CDI ou CDD.
(1)
Pôle Emploi, Enquête Besoin de main-d’œuvre 2022.
(2)
Cabinet Retail Management Services, Baromètre Social Retail juin 2022,
conduit auprès de 1172 vendeurs et managers.
(3)
Observatoire prospectif du commerce,
L’alternance dans les branches du commerce
, juin 2021, enquête conduite auprès de 700 entreprises, 126 centres de
formation, et plus de 600 alternants et anciens alternants.